L'avocat du futur, amère chimère
2021 vient de s’achever et il n’est pas interdit de s’interroger sur ce que deviendra l’avocat en 2022. En remontant le temps, nous étions nombreux à imaginer que notre profession pourrait répondre à ce désir de justice que nos concitoyens réclament. Les fameuses nouvelles technologies devaient nous permettre de gagner du temps en se consacrant à notre métier, consulter et plaider en portant la parole des justiciables qui nous faisaient confiance pour résoudre leurs problèmes. Mais un certain nombre de réformes procédurales a engendré une multiplication des difficultés dans notre exercice quotidien.
Par Gérard SABATER, Avocat honoraire au Barreau de Draguignan, Président d’Honneur
| Maître n°256, 1er trimestre 2022
Le statut libéral nous a contraint à faire face à une concurrence accrue, le droit devenant un véritable marché et nous devons constater que nos Institutions n’ont pas su, voulu ou pu accompagner la profession à prendre le virage de ce XXI ème siècle qui pourtant s’annoncer prometteur.
D’autres professionnels sont venus piétiner notre périmètre et faute d’une véritable organisation collective, nous avons été souvent dépassés à défaut de définir nos nouvelles missions. Ou d’attendre que d’autres nous les imposent après nous les avoir proposées.
Le judiciaire et plus encore le pénal demeurent le champ d’activités de très nombreux confrères et plus encore chez les jeunes souvent concentrés dans les grandes métropoles.
Tous les barreaux connaissent des difficultés économiques grandissantes et le secteur assisté n’a fait qu’appauvrir la profession.
Certes la loi de finances pour 2022 augmente le montant de l’UV de référence pour le calcul des indemnités d’AJ, le faisant passer de 34 à 36 €. Une disposition qui modifie l’article 27 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991. Elle s’appliquera aux missions dont l’admission à l’aide juridictionnelle sera prononcée à compter du 1er janvier 2022.
La mission PERBEN avait proposé de fixer l’UV à 40 € lors du dépôt de son rapport en juillet 2020. Le judiciaire et plus encore le pénal demeurent le champ d’activités de très nombreux confrères et plus encore chez les jeunes souvent concentrés dans les grandes métropoles.
L’ancien Garde des Sceaux, le ministre de la Justice et les membres éminents qui composaient cette mission sur l’avenir de la profession avaient tenté de remédier aux maux qui frappent notre profession depuis des dizaines d’années.
Il est dommageable que les recommandations de ce rapport n’aient pas été adoptées pour l’essentiel, sinon à la marge. Mais qui au niveau de nos barreaux a lu les 44 pages de ce texte… ?!
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